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Maladie de Lyme – Les conseils du Naturopathe

Article proposé par CEDRIC AIMREIM, naturopathe diplômé de l’Académie de Vitalopathie et coach sportif.

Retrouver ses informations ici : www.amrein-naturopathe.fr


Avec le printemps, les beaux jours arrivent, malheureusement les tiques aussi ! Vous le savez peut-être déjà, les tiques ont envahi notre pays depuis plusieurs dizaines d’années. Mais pourquoi la tique est-elle si dangereuse ? Comment s’en protéger ? Comment agir en cas de morsure ? Comment la naturopathie peut-elle vous aider ? Découvrez dans cet article tous les conseils d’un naturopathe. 

La maladie de Lyme, aussi appelée Borréliose de Lyme est une maladie vectorielle et une zoonose, transmise par morsure de tiques (du genre Ixodes), qui est due à une bactérie spiralée : la Borrelia burgdoferi.

Découverte de la maladie de Lyme

La maladie de Lyme, aussi appelée Borréliose de Lyme est une maladie vectorielle et une zoonose, transmise par morsure de tiques (du genre Ixodes), qui est due à une bactérie spiralée : la Borrelia burgdoferi. Les premiers symptômes liés à la maladie de Lyme commencent en Europe à la fin du XIXe siècle, pour se poursuivre aux USA où la spirochète sera mis en évidence par W. Burgdorfer au début des années 80.

En son honneur, on nomma cette bactérie Borrelia burgdorferi. Mais plus les études sur cette maladie avancèrent, plus les chercheurs constatèrent qu’il y avait plusieurs bactéries du genre Borrelia pouvant nous infecter. Aujourd’hui, 8 d’entre elles sont pathogènes pour l’homme.


Une maladie en marche

Il est important de prendre conscience de la présence de cette maladie et de l’ampleur de sa pandémie. La borréliose de Lyme touche plus de 80 pays et apparait comme l’affection la plus fréquente aux USA et en Europe. En France,  et d’après le dernier bulletin épidémiologique, près de 70 000 cas sont recensés par an. Mais ces chiffres sont sûrement sous-estimés, beaucoup de personnes ignorant qu’elles sont atteintes de la maladie de Lyme. 

Le vecteur : la tique Ixodes ricinus

Il existe 900 espèces de tiques dans le monde, mais seule la famille des Ixodidae est réellement impliquée comme vecteur de Borrelia burgdoferi. En France, c’est Ixodes ricinus, appelée également « la tique du mouton », qui transmet la bactérie B. burgdorferi provoquant la maladie de Lyme. On trouve généralement I. ricinus dans les biotopes abrités où la végétation est abondante et d’une certaine humidité.

Le risque de la co-infection

Il faut noter que la maladie de Lyme n’est que la partie émergente. Au cours d’une même morsure, l’infection à Borrelia peut être accompagnée par d’autres bactéries, virus et/ou protozoaires. De ce fait, d’autres infections sont susceptibles d’apparaitre, d’où le nom de Maladie Vectorielle à Tique (MVT). 

A en croire les chercheurs de l’université de Jyväskylä (Finlande), en 2050, près de 35% de la population mondiale pourrait être atteint par une maladie transmise par morsure de tique. Rien que ça !

Attention, une tique peut se cacher dans votre jardin

Aujourd’hui, il est fait constat que de plus en plus de personnes se font mordre dans leur propre jardin ou encore dans les jardins et parcs publics des grandes villes. Ainsi, L’INRAE révèle que près de 47% des morsures de tiques signalées lors du confinement du printemps 2020 concernent des jardins privées. 

Mais, toutes les tiques ne sont pas porteuses de Borrelia. Une morsure n’implique pas forcement une infection. C’est pour cela qu’il y a des différences selon les régions. Suite à une analyse des tiques en France, une récente étude dévoile les zones dont les tiques sont le plus infectées. La carte ci-dessous indique que la région Bourgogne-France-Comté est la plus concernée avec 43% de tiques porteuses d’un agent pathogène contre seulement 18% pour la région Bretagne.

Les conseils du naturopathe

Le rôle du naturopathe est avant tout d’informer les personnes pour éviter de se faire mordre par la tique. Deux types de prévention seront donc nécessaires.

La prévention primaire

Lors d’une sortie en zone boisée, en forêt, ou simplement dans une zone végétalisée (jardinage, parc public…), il est recommandé de porter des vêtements longs, des chaussures fermées et de remonter les chaussettes par-dessus le pantalon. Les habits doivent être de couleur claire pour mieux repérer la tique. Pour les enfants, surtout de petite taille, il serait judicieux de protéger leur cou et leur tête. Il est également recommandé de toujours avoir un tire-tique sur soi afin d’extraire rapidement la tique si besoin. Les animaux doivent également porter toute notre attention pour limiter la prolifération des tiques en les déparasitant. Le vétérinaire sera le mieux placé pour conseiller un produit adapté. Au retour de la sortie et rapidement, il faut inspecter soigneusement tout le corps et particulièrement les zones où la peau est fine, lieux de repas de la tique (aisselles, plis du genou, zones génitales, nombril, conduit auditif, paupières et cuir chevelu). Cet examen devra être répété le lendemain, car il sera beaucoup plus facile de voir une tique gorgée de sang, en sachant que la nymphe (1 à 3 mm) est le plus souvent impliquée dans la transmission de Borrelia.

Pour aller plus loin, on peut aménager son jardin. On pourra donc, éviter les zones d’ombre et humides. Ne pas laisser la végétation prendre le dessus en coupant les hautes herbes et en élaguant la base des arbres. Toute végétation coupée doit être compostée ou brulée. Maitriser la population des rongeurs par des pièges et déparasiter les animaux domestiques. Par ces gestes simples, la population des tiques pourra considérablement baisser.

Prévention secondaire

Si l’on découvre une tique, le retrait doit se faire le plus rapidement possible car la probabilité de la transmission de la bactérie augmente avec le temps. Le tire-tique sera la meilleure manière. Attention toutefois de ne pas arracher la tête cela pourrait provoquer un phénomène de régurgitation et donc de transmission de Borrelia. Ensuite, désinfecter la zone de morsure. Il faudra par la suite surveiller le point de morsure, les signes généraux (douleurs, fièvres, fatigue inexpliquée) et les signes focaux (atteintes dermatologiques, articulaires, neurologiques…). Ce dernier point peut se faire dans le sens inverse si certains de ces symptômes surviennent, en recherchant une exposition à une tique. Enfin, il est également recommandé de noter dans son carnet de santé, la date et la zone anatomique de la morsure, de prendre une photo pour mieux voir l’évolution et de noter la localisation géographique.


En cas de maladie de Lyme déclarer

Attention, si un érythème migrant apparait, vous devez dans l’urgence consulter votre médecin traitant afin qu’il vous prescrive une antibiothérapie et de limiter la propagation de la bactérie. Il n’est absolument pas nécessaire de faire un test car l’érythème migrant est un signe pathognomique de la maladie ! Si votre maladie a évolué et est donc passée au stade 2 ou 3, l’accompagnement naturopathique sera personnalisé en fonction des résultats des différents bilans. En voici les grandes lignes :

Ré-équilibrer son alimentation

Cette action doit être mise en place le plus tôt possible car elle aura un impact certain sur votre organisme. En effet, le ré-équilibrage alimentaire va permettre de retrouver de la vitalité dont beaucoup de personnes manquent lorsqu’ils sont atteints de la maladie de Lyme.

Détoxifier

C’est le rôle du foie, un organe majeur de notre organisme. Borrelia sécrète des toxines, biotoxines et neurotoxines quand elle est vivante et des endotoxines quand elle meurt entrainant des réactions de « Herx ». Ces toxines peuvent continuer à être pathogène pour notre organisme et affecter n’importe quel système ou organe du corps humain. C’est pourquoi, il est important de soutenir notre foie dans son rôle de détoxification. Le naturopathe pourra vous conseiller différents compléments alimentaires tels que le chardon-marie, l’artichaut ou encore le desmodium.

Diminuer l’inflammation

Les borrélies peuvent migrer dans tout l’organisme et provoquer un état inflammatoire généralisé qui peut durer dans le temps. Il est important de diminuer cette inflammation qui est souvent responsable de douleurs, de fatigue, d’un manque de concentration, de problème de sommeil… Donc, il faudra supprimer les aliments « pro-inflammatoires », souvent associés aux aliments à indice glycémique élevé. Les plantes anti-inflammatoires comme le curcuma, le resvératrol ou encore le cassis, pourront également aider à diminuer l’inflammation chronique. Le reishi (champignon médicinal) est aussi très efficace pour agir sur l’inflammation.

Réparer l’intestin et son microbiote

L’intestin est la porte d’entrée de multiples agents pathogènes pouvant aggraver l’état général d’une personne atteinte de la maladie de Lyme. Certains compléments alimentaires peuvent aider à la réparation de l’intestin comme la vitamine A, le zinc, la L-glutamine, l’acide butyrique ou encore les prébiotiques et probiotiques.

Soutenir son système immunitaire

Nous savons que le système immunitaire est mis à mal lors de l’infection à borrelia. En effet, la bactérie arrive à déjouer nos défenses par divers mécanismes afin de résister à l’attaque des cellules immunitaires et ensuite de persister dans notre organisme. C’est pourquoi, il est important de soutenir notre système immunitaire. Si cela est nécessaire, le naturopathe pourra également vous conseiller des compléments alimentaires  comme la vitamine A, D et C, des huiles essentielles ou encore des champignons aux capacités adaptogènes tels que le shiitake (champignon médicinal).

Combler les déficits

Une étape très importante, car si l’organise est en déficit de certains vitamines, minéraux ou/et oligoéléments, il aura du mal à lutter contre l’infection. Selon les personnes, l’alimentation peut ne pas suffire, surtout au début, dû à la subcarence de certains organismes. C’est pourquoi, il faudra absolument se supplémenter pour aider le corps à se réparer. Le naturopathe pourra vous conseiller en fonction de vos bilans et de vos divers symptômes.

Diminuer la charge pathogène

Comme vous avez pu le lire plus haut, une morsure de tique entraine très souvent une co-infection. Afin de lutter contre Borrélia et les multiples pathogènes qui l’accompagnent, certaines plantes antiseptiques naturelles peuvent être utilisées telles que la cardère, la griffe du chat, la sarriette… mais également le siitaké.

Sources :

  • Horowitz R. (2014), Soigner Lyme et les maladies inexpliquées, Thierry Souccar Edition.
  • Bilan annuel 2018 (janvier-décembre 2018), Réseau Sentinelles
  • HAS (2018), Borréliose de Lyme et autres maladies vectorielles à tiques (MVT), Recommandation de bonne pratique.
  • Schramm F. et al. (2013), La borréliose de Lyme, Elsevier Masson
  • The Conversation, (2017). Lyme : aménager son jardin pour se protéger des piqûres de tiques
  • INRAE, Communiqué de presse 27 avril 2027, Cartographier le risque de piqûre de tique en France : derniers résultats du programme de recherche participative CiTIQUE et nouveau volet sur le risque de proximité